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Une vision globale et environnementale de la santé

Pour améliorer la santé globale des populations, la Charte d’Ottawa préconise une vision de la santé comme une ressource de la vie dépendant de multiples facteurs que sont les déterminants sociaux de la santé (DSS) (par exemple : le revenu, le logement, le niveau d’instruction, le support social, etc). Pour agir sur ces déterminants, la charte préconise cinq axes de travail : 

  • Élaborer une politique publique saine,

  • Créer des milieux favorables,

  • Renforcer l’action communautaire,

  • Développer les aptitudes individuelles,

  • Réorienter les services de santé. 

 

Il est reconnu que les approches globales de développement de la santé sont les plus efficaces, en comparaison avec celles qui utilisent des stratégies isolées et ponctuelles. 

Au-delà de ces niveaux d’action, I.Care a cinq particularités dans son approche :

L’outreach ancré dans le quotidien

 

La majorité des personnes détenues cumulent des facteurs de vulnérabilité. Notre expérience nous montre que si nous voulons atteindre celles et ceux qui en ont le plus besoin, nous devons aller à leur rencontre et ce, par différents canaux : se présenter en cellule, utiliser les espaces collectifs (présence au préau, temps « cellules ouvertes », etc.). Si nous attendons que les personnes s’inscrivent pour nous rencontrer, nous n’atteindrons pas les personnes en incapacité de le faire (niveau de lecture, langue parlée, niveau d’estime de soi insuffisant que pour faire la démarche, etc.), ce qui participerait à maintenir des inégalités sociales en santé. Cet ancrage dans le quotidien nous permet de voir et d’entendre des éléments que peu d’acteur·rices perçoivent. Cela permet ainsi d’agir sur l’environnement et sur les politiques publiques.

Une attention particulière pour les minorités

 

Nous avons assez vite perçu que la population carcérale n’était pas une « masse informe » ayant des caractéristiques communes et que certains publics nécessitaient particulièrement notre attention. En effet, le système carcéral a tendance à organiser la détention pour des hommes, belges, sachant lire et écrire, ayant un revenu, un réseau social et un bon niveau de littératie en santé. Ainsi, au fil des rencontres, trois publics ont retenu notre attention : les femmes détenues, les personnes transgenres et les personnes sans titre de séjour. Nos projets tiennent ainsi compte de la dimension genrée et des spécificités culturelles.

Une volonté de visibiliser et de décloisonner la prison

Le milieu carcéral reste encore et toujours un milieu à part. Mal connu de la société civile, il est rarement inclus dans ses préoccupations. La prison est et reste encore trop invisibilisée et ne profite pas des avancées de la population générale. En conséquence, le fossé des inégalités ne diminue pas. Nous portons une grande attention à intégrer différents groupes de travail et fédérations pour que le milieu carcéral soit considéré comme un milieu de vie devant bénéficier du système de droit commun, et non pas d’un énième régime spécifique pour les personnes détenues. Pour découvrir notre réseau, cliquez-ici.

Un rôle de passeur de monde pour d’autres acteur·rices social/santé 

 

Le milieu carcéral est opaque pour les non-spécialistes, de nombreux·euses acteur·rices en milieu libre n’intègrent pas les personnes détenues dans leurs publics cibles... Or, nous estimons qu’il est indispensable de favoriser l’ouverture des établissements à ces acteur·rices, si nous voulons travailler à réduire les inégalités sociales en santé de manière globalisée et intégrée, et participer à la (ré)insertion et à la prévention de la récidive. 

Nous attachons une grande importance au fait de jouer un rôle de « passeur de monde », de faciliter l’entrée d’autres acteur·rices et de faciliter leur travail au sein des établissements.

Un plaidoyer politique ancré dans les réalités de terrain

 

Le plaidoyer est, à nos yeux, incontournable si nous voulons participer à améliorer le système. En effet, en s’ancrant dans une logique de promotion de la santé, il est fondamental d’agir sur différents déterminants sociaux de la santé et à différents niveaux (au niveau politique comme au niveau local dans les prisons).

I.Care a ainsi, dès sa création, fait le choix d’un statut hybride, entre les actions sur le terrain et de plaidoyer. Cette particularité est toutefois un réel défi puisqu’elle ne facilite pas toujours les collaborations mais elle est pour nous fondamentale. 

Pour découvrir nos activités de plaidoyer, cliquez sur l'onglet "nos écrits/actualités".

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