Précarité menstruelle en prison : des avancées à saluer mais la vigilance reste de mise
Mai 2023
Il y a un an, la ministre de la lutte contre la précarité, Karine Lalieux, et le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, annonçaient que près de 300 000 tampons et serviettes hygiéniques allaient être mis à disposition des personnes incarcérées. Une grande nouvelle dont I.Care se félicitait car elle correspondait à nos demandes et répondait aux besoins que nous avions observés sur le terrain, dans le cadre de notre projet 28 jours, en partenariat avec BruZelle.
Un an après cette annonce, les stocks sont arrivés dans les prisons. Nous constatons cependant toujours certaines difficultés dans la distribution effective de ces produits et notre asbl continue donc d'être vigilante.
Pour en savoir plus, consultez notre note de positionnement actualisée, à lire ici.

POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DES QUESTIONS DE GENRES EN PRISON : LA SITUATION DES PERSONNES TRANSGENRES
Novembre 2022
Depuis le mois de juin 2021 et avec le soutien de la région wallonne et d'Equal.Brussels, I.Care s’est associée à l’asbl Genres Pluriels, une association œuvrant au soutien, à la visibilisation, à la valorisation, à l’amélioration des droits et à la lutte contre les discriminations qui s’exercent à l’encontre des personnes transgenres/aux genres fluides et intersexes.
Ensemble, nous avons créé un Observatoire des vécus et réalités des personnes transgenres en prison.
I.Care et Genres pluriels appellent à une meilleure intégration des questions de genres en prison et publient aujourd'hui une note qui fait un premier arrêt sur les réalités de l'incarcération des personnes transgenres et porte une série de recommandations.
Cette note peut-être consultée ici.

Loi de principes : quand la théorie juridique rencontre les réalités de terrain
Novembre 2022
Dans le cadre des Journées nationales de la prison - Nationale dagen van de gevangenis et aux côtés d'autres acteur·rices de terrain membres du comité de pilotage des JNP, I.Care a participé à la rédaction une note qui met en regard les dispositions de la loi de principes et les réalités carcérales. Ce travail met en lumière l’étendue du travail qui reste à faire pour atteindre le respect des dispositions légales.
Ce document comporte par ailleurs une série de recommandations élaborées par les quelques 50 associations et services signataires de cette note.
La note peut-être consultée ici.
*Cette note n’a pas vocation à être exhaustive et le travail de compilation des constats de terrain évoluera dans les mois et années à venir.
DES PRISONS « PRO-LITTÉRATIE » EN SANTÉ ?
Octobre 2022
Depuis cette année, I.Care est soutenue par le Fonds Dr. Daniël De Coninck, géré par la Fondation Roi Baudouin, afin de mettre en œuvre un projet autour des questions de littératie en santé : le projet Translation. Celui-ci est mis en œuvre dans la prison de Lantin et, plus précisément, en collaboration avec les professionnel·le·s de la santé, la direction de cette même prison ainsi que de la direction régionale des établissements pénitentiaires.
I.Care alerte de longue date sur les enjeux de la littératie en santé dans les établissements pénitentiaires et publie aujourd'hui une note qui fait un premier tour des enjeux et porte une série de recommandations. Cette note peut-être consultée ici.

Rapport d'activité 2021
Juillet 2022
Au même titre que 2020, l’année 2021 est encore venue fortement impacter le quotidien de notre asbl mais aussi celui des personnes détenues que nous accompagnons quotidiennement. Malgré les difficultés rencontrées, notre asbl a continué d’avancer.
Cette année fut en effet synonyme de nouveaux développements et de l’extension de nos missions, notamment grâce au soutien de la région wallonne qui nous a permis de mettre en œuvre notre projet Care.Connexion dans trois nouveaux établissements. La COCOF nous a également permis de mettre sur pied un nouveau projet d’accompagnement mobile des personnes détenues lors de consultations, notamment hors des murs de la prison. I.Care a également continué à travailler en réseau et a approfondi son travail en 2ème ligne.
Par ce rapport, nous revenons donc sur nos activités tout au long de l’année 2021. Bonne lecture !
La Belgique sans hépatite à l'horizon 2030 : n'oublions pas les prisons !
Mars 2022
Depuis 2016, la Belgique s'est engagée à éliminer les hépatites virales d'ici 2030, comme 195 autres États membres de l'OMS. Mais à ce jour, en ce qui concerne l’hépatite C, notre pays ne semble pas être en voie d'atteindre les objectifs d'élimination, avec environ 18 000 infections actives et environ 300 décès par an. Pour atteindre cet objectif, nous devons traiter au moins 1 200 patients en Belgique chaque année.
Le milieu carcéral compte un groupe cible crucial et particulièrement vulnérable dans la lutte contre l’hépatite C. En effet, selon différentes sources, l’hépatite C y reste encore aujourd’hui près de 7 fois plus présente qu’en dehors des prisons. Les études montrent qu’au moins 4,6% de la population carcérale belge aurait une infection par le VHC, soit 506 patients. Pour atteindre l'objectif d'élimination, nous devons trouver et traiter au minimum 70 patients dans les prisons chaque année.
Pour en savoir plus, consultez la note de position de la coalition sur les mesures à mettre en œuvre en prison, en français et en néerlandais.
Le document de vision pour aboutir à l'éradication de l'hépatite C d'ici 2030 peut être consulté ici.

Mettre fin à la précarité menstruelle en détention
Mars 2022
Depuis plusieurs années, I.Care se mobilise notamment contre la précarité menstruelle en prison. Dans les prisons de Berkendael, Mons et Marche-en-Famenne, en partenariat avec l’asbl BruZelle, nous mettons à disposition des personnes menstruées des protections périodiques gratuites et variées.
Ce partenariat permet de pallier une précarité menstruelle en prison bien présente. Il s’agit toutefois d’une action que nous ne souhaitons mettre en œuvre que de manière temporaire. Nous estimons en effet qu’il incombe aux autorités belges de subvenir à ces besoins fondamentaux, et ce dans l’ensemble des prisons du pays. Les protections périodiques, produits de première nécessité, doivent être distribuées gratuitement et être diversifiées (serviettes de différentes tailles/épaisseurs, tampons, protège-slips, etc.) afin de répondre aux besoins des personnes détenues.
Nous nous mobilisons en ce sens et appelons formellement les autorités belges à répondre à ce besoin fondamental au plus vite pour l’ensemble des personnes détenues menstruées.
Pour en savoir plus, consultez notre note sur la précarité menstruelle en détention et les recommandations d'I.Care ici (version actualisée en février 2023).

Création d'un mécanisme national de prévention de la torture : avis de la Coalition OPCAT
Octobre 2021

La Belgique n’a toujours pas ratifié le Protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture (OPCAT) ni n’a établi de mécanisme national de prévention (MNP), c’est-à-dire d’institution spécialisée dans le contrôle des lieux de privation de liberté et visant à prévenir les cas de torture et de mauvais traitements.
Développé par plusieurs associations et expert·e·s intervenant pour les droits des personnes privées de liberté, le présent document offre une analyse de la situation actuelle et propose des recommandations adaptées au contexte belge, guidées par les standards internationaux.
Les organisations autrices appellent les autorités belges à ratifier au plus vite l’OPCAT et à se doter d’un mécanisme national de prévention effectivement en mesure de prévenir les mauvais traitements en assurant un contrôle externe indépendant et impartial des lieux où des personnes sont privées de liberté.
Les organisations autrices précisent qu’elles ne sont aucunement candidates à faire partie du futur MNP.
L'avis peut être consulté en français et en néerlandais.
De la prison à l’hôpital : les extractions pour raison médicale
Juillet 2021
Lorsque l’état de santé d’une personne détenue nécessite une consultation ou une opération qui n’est pas réalisable dans l’établissement dans lequel elle est incarcérée, il est possible que celle-ci soit envoyée vers un établissement hospitalier. On parle alors d’extraction pour raison médicale.
D’après les documents que nous avons pu examiner, cette question a quasi-exclusivement été étudiée sous les seuls prismes des annulations de rendez-vous et du manque de personnel. En revanche, il semble que le ressenti des personnes concernées par ces pratiques n’est jamais interrogé.
À l’heure où il faut penser la nouvelle organisation des soins dans un futur contexte de soins de santé indépendants de la justice et alors que la question de savoir si les personnes détenues doivent se rendre à l’hôpital ou si l’hôpital doit venir à elles est complexe, I.Care a mené une courte étude afin de mieux comprendre les réalités et vécus des différentes parties concernées par ces opérations : les personnes détenues, les professionnel·les de santé ainsi que le personnel pénitentiaire (agent·es et directions).
Rapport alternatif pour le Comité contre la torture des Nations unies en vue de l’examen de la Belgique
Juin 2021
Le 14 juin, I.Care a soumis un rapport alternatif au Comité des Nations unies contre la torture (CAT). Ce rapport a été co-rédigé avec les membres de la « Coalition OPCAT », composée de l’ACAT, la FIACAT, Move, DEI-Belgique, la Ligue des droits humains, la section belge de l’OIP et le Centre d’Action Laïque. Ce rapport comprend notamment des éléments sur la situation des personnes privées de libertés dans des établissements pénitentiaires.
En parallèle du rapport soumis par l’Etat belge, ce rapport alternatif a pour objectif d’informer le CAT sur la mise en œuvre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le Comité engagera ensuite un dialogue avec les représentants de l’Etat belge et la société civile afin d’établir une liste de recommandations.
L’examen de la Belgique aura lieu au mois de juillet 2021.
En juin 2020, la Coalition publiait une note, expliquant les enjeux de la ratification de l'OPCAT et de la création d'un mécanisme national de prévention.
Publication pour les 5 ans d'I.Care
Avril 2021
« Il y a un peu plus de 5 ans, les fondateurs et fondatrices d’I.Care participaient très activement au lancement essentiel de l’appel au transfert des soins de santé prodigués en prison, du SPF Justice vers le SPF Santé publique. Le message est fort, sans concession : la personne détenue malade est d’abord un·e malade comme un·e autre, qui doit mobiliser toute notre sollicitude, sans limite financière, sans cadenassage sécuritaire. Dans la foulée logique, les fondateurs et fondatrices d’I.Care posèrent les premières briques de cette nouvelle association, passionnée par le care, dans sa dimension tant intime que politique : il s’agit de prendre soin des détenu·es, animé d’un esprit de sororité fondamentale, mais aussi d’œuvrer à la transformation sociale urgente d’un système pénitentiaire qui casse trop souvent ce qu’il y a d’humain en nous.
I.Care veut rapprocher les mondes en perçant les murs des prisons : I.Care introduit des livres de « santé » actuels dans les bibliothèques pénitentiaires pour que les détenu·es ne perdent pas le fil, invite dans les parloirs des planning familiaux généralistes dont la patientèle classique n’est pas celle des détenu·es, honore la Journée internationale des droits de la femme dans les cellules carcérales en déposant une rose, pour rappeler que les détenues aussi doivent se voir garantir les droits humains. « We want bread, but we want roses to » disaient les grévistes, majoritairement femmes, lors des mouvements de travailleur·euses migrant·es pauvres, en 1912 dans le Massachusetts… »
Maître Véronique van der Plancke, membre du Conseil d’Administration d’I.Care